Mise à jour le 21 décembre 2023 à 16:06
En 2015, Ils sont 790 personnes à avoir perdu la vie dans un accident à cause de drogues au volant « impliquant un conducteur sous l’emprise d’au moins un stupéfiant ». Cette statistique dramatique de l’Observatoire Français des Drogues et Toxicomanies (OFDT) donne le tournis, quand on sait que ce nombre représente 23% des cas de décès enregistrés sur les routes françaises durant la même année.
La sensibilisation des drogues au volant passe d’abord par l’action !
L’heure n’est plus aussi propice aux campagnes de communication, dont l’écho est étouffé par l’addiction de quelques 1,2 millions de français, lesquels consomment régulièrement du Cannabis. Les pouvoirs publics on décidé d’introduire, dès l’entame de 2017, le contrôle via tests salivaires sur nos routes.
Les forces de l’ordre, aux mains liées face aux exactions des personnes conduisant sous l’emprise d’autre chose que de l’alcool (trop de contraintes administratives, obligation de réaliser le test en milieu hospitalier, etc.), vont finalement avoir à leur disposition un outil qui renforcera palpablement la sécurité routière. Ainsi, le compte à rebours est déclenché pour le déploiement de tests salivaires sur la majeure partie du territoire français. Ces derniers sont présentés comme « très faciles à mettre en œuvre ». Les agents contrôlant positivement un conducteur vont effectuer dans l’immédiat un test salivaire et l’enverront au laboratoire homologué pour l’analyser.
Des conséquences lourdes pour les « contrôlés positifs »
Confiscation du véhicule et suspension de permis, les conséquences seront les mêmes que celles subies par les conducteurs en état d’ébriété. Un message fort donc à l’encontre des consommateurs de stupéfiants donc, car la multiplication des contrôles (300.000 prévus par an) va resserrer les mailles du filet, et favoriser la réception des différents messages de sensibilisation.
Il en était temps. Surtout lorsqu’on sait que le cannabis (et autres stupéfiants par extension) est rarement consommé seul. Le mélange d’alcool et cannabis, ou celui de plusieurs genres de stupéfiants, fait du conducteur une bombe sur roue, et il ne faut pas être un expert pour s’en douter. Les pouvoirs publics avancent qu’une large tranche des contrôlés positifs aux stupéfiants au volant (>50%) ont un taux d’alcoolémie élevé.
La Sécurité Routière, c’est d’abord la compréhension du message
Cette décision débarque en simultanéité avec la nouvelle compagne de communication lancée par la Sécurité routière. Ciblant le grand public, surtout la catégorie des 18-24 ans, elle est diffusée principalement sur la radio (média favori des conducteurs), mais aussi sur Internet et réseaux sociaux, et ce du 4 au 22 novembre.
Mise à jour : Décembre 2023
Drogues au volant : Bilan et Perspectives
Sept ans après le lancement de la lutte contre la conduite sous l’emprise de drogues, les résultats montrent une amélioration légère mais mitigée. Le nombre de décès a connu une légère diminution, passant de 790 en 2015 à 680 en 2022. Cependant, la proportion d’accidents mortels impliquant des conducteurs sous l’emprise de stupéfiants reste élevée, représentant 21% du total.
Le déploiement massif des tests salivaires a constitué une avancée significative. En 2023, plus de 500 000 tests ont été effectués, aboutissant à la suspension de plus de 10 000 permis de conduire.
Malgré ces progrès, des défis majeurs persistent :
- Banalisation du cannabis : La consommation régulière de cannabis a augmenté de 20% depuis 2015, augmentant le risque de conduite sous son influence.
- Multiplication des psychotropes : La consommation de médicaments psychotropes, qu’ils soient licites ou illicites, est en hausse, posant un risque supplémentaire pour la sécurité routière.
- Manque de sensibilisation : De nombreux conducteurs demeurent ignorants des dangers de la conduite sous l’emprise de drogues, ainsi que des sanctions encourues.
Pour relever ces défis, plusieurs mesures sont envisagées :
- Renforcement des contrôles : Augmentation du nombre de tests salivaires avec un ciblage accru des conducteurs à risque.
- Dépistage des psychotropes : Développement de tests salivaires capables de détecter ces substances.
- Sensibilisation et prévention : Campagnes de communication ciblées en particulier vers les jeunes conducteurs et les consommateurs de drogues.
L’objectif demeure clair : faire de la route un espace sûr pour tous, en luttant résolument contre le fléau des drogues au volant.
Nouvelles Données (2023) :
- 680 décès dans des accidents impliquant un conducteur sous l’emprise de stupéfiants.
- Plus de 500 000 tests salivaires réalisés.
- 10 000 permis de conduire suspendus en raison de conduite sous l’emprise de stupéfiants.
- Augmentation de 20% de la consommation régulière de cannabis depuis 2015.
Sources :
- Observatoire Français des Drogues et Toxicomanies (OFDT)
- Sécurité Routière
- Ministère de l’Intérieu